Jean François Mével est né le 2 juin 1895 à Kerescars dans la commune de Saint-Thégonnec (Finistère). Ses parents Yves Marie Mével et Marie Jeanne Caroff sont cultivateurs.
Il est le 4e enfant, après Marie, Jean et Louis. Deux ans après sa naissance, Jeanne naît puis en 1899, François qui meurt âgé de 2 jours.
Un jeune soldat dans la Grande Guerre
Jean François mesurait 1m59 et il avait les cheveux châtains, les yeux bleus, un front moyen, un nez cave, le visage rond.
Il est inscrit sous le numéro 73 de la la liste du canton de Saint-Thégonnec et classé dans la première partie de la liste en 1914. Jean François est incorporé au 71e régiment d’infanterie (matricule 6660) et il arrive au corps le 15 décembre 1914 en tant que soldat de 2e classe. Dès le 2 mai 1915, Jean François passe au 132e régiment d’infanterie (matricule 13146).
Jean François Mével est mort pour la France, tué à l’ennemi le 3 octobre 1916 à Bouchavesnes (Somme), plus précisément à la ferme du Bois l’abbé, à l’âge de 21 ans.
Il est possible de consulter sa fiche sur le site Mémoire des hommes.
L’historique du 132e régiment d’infanterie indique :
Le 23 septembre 1916, le 132e se trouve en réserve à Suzanne au moment de l’offensive de la Somme ; Le 24 et le 25 il se porte en ligne et va arrêter l’ennemi sur la ligne Epine de Malasise, Ferme du Bois Labbé à la route de Péronne-Bouschavesnes. Sa mission est de former une barrière pour fixer l’Allemand sur le pivot de l’immense champ de bataille de la Somme. Tout est à créer ! Il s’agit de creuser des tranchées, de poser des fils de fer, et d’organiser un système de défense sous une marmitage effroyable et incessant. L’ennemi s’applique à arrêter, à détruire nos travaux, il cherche à reprendre le terrain en contre-attaquant : ses efforts sont vains ! Quand le 132e est relevé, le 20 octobre après 20 jours d’occupation, la barrière est constituée, le secteur est organisé au prix de combien de sacrifices, de combien d’efforts !!! Le chiffre des pertes est éloquent, la terre remuée, les défenses accessoires placées, les coups de mains entrepris, toutes les contre-attaques brisées en témoignent !
Le journal des marches et opérations donne des précisions intéressantes pour la journée du 2 octobre :
A 19h, une demi-section de génie (1 sergent, 2 caporaux et 15 hommes) est mise à la disposition du bataillon Garène pour la création d’un centre de résistance à la ferme du Bois Labé…. Ce jour, 25 soldats sont tués et 69 blessés.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Thégonnec.
Bouchavesnes-Bergen
Ce village fut entièrement détruit durant la Grande Guerre. Comme à Rancourt, l’importance stratégique de la prise de Bouchavesnes était évidente. Le 12 septembre 1916, la brigade de chasseurs commandée par l’ancien ministre de la guerre Messimy s’empare, baïonnette au canon, de la position allemande. Dès le lendemain l’artillerie allemande bloquait l’avance française tandis que les fantassins ennemis reformaient leur front.
Le village fut libéré le 4 septembre 1918 par les troupes australiennes.
À l’entrée du village sur la gauche la statue de Foch, d’ailleurs inaugurée en présence du Maréchal, a été financée par Wallem Haackon, riche industriel norvégien. Sur l’école du village, une plaque à l’effigie du donateur commémore ce geste. De plus, Bouchavesnes a rajouté Bergen à son nom après 1918, la ville norvégienne d’où était originaire Haackon ayant contribué financièrement à la reconstruction du village. Elle témoigne de l’aide apportée par les pays étrangers qui parrainent par solidarité des petites communes dévastées.
Le 132e Régiment d’Infanterie
C’est un jeune engagé du 132e Régiment d’Infanterie, Auguste Thin, qui aura l’honneur de désigner, le 10 novembre 1920 à Verdun, le soldat inconnu qui repose aujourd’hui sous l’Arc de Triomphe.
Registre matricule – Archives du Finistère 1 R 1536